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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/154

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nable. Son discours fut bref. Impérieux, dominateur, il se retrancha derrière Sa Majesté. Sa Majesté n’interviendrait point. La fortune de quelques industriels n’entrait pas en considération quand il s’agissait de la direction générale de l’industrie lithuanienne. La Lithuanie regorgeait de charbon. Ne fallait-il pas forcer l’exploitation des gisements du Sud ? Non, non, jamais une loi intéressant à ce point la prospérité nationale ne serait touchée. Avant quelques années, le pays se suffirait à lui-même pour la houille et pour le blé ; les richesses abonderaient, les salaires d’eux-mêmes remonteraient ; d’ici là, le patriotisme et le loyalisme invitaient les chefs d’usine à aider, par quelques sacrifices, à cette laborieuse poussée d’une branche d’activité nouvelle.

Il fut sec et dur ; on ne pouvait, avec autant de flegme, se montrer plus impitoyable. Le ton des voix s’abaissa ; ces riches bourgeois, si tumultueux tout à l’heure, étaient matés. Ils ne savaient par quoi. L’homme étrange qui les maîtrisait ainsi n’avait ni prestance, ni faconde, ni éloquence, ni titre. Il se leva. Ils partirent silencieux.

Cependant, cette cherté du charbon commençait à être tragique du fait de l’abaissement de la température.

Le froid devenait chaque jour plus mordant, il s’insinuait dans le sol, dans les choses, comme à