Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/163

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cèrent derrière elle. D’instinct, Clara se mit la dernière. On aperçut des promeneurs dans une allée lointaine : c’étaient quelques membres de la magistrature, de la petite noblesse d’Oldsburg et de l’armée, qui avaient su se faire inviter et à qui ce coin de parc était réservé. On échangea quelques paroles sur le temps.

Alors dans la boiserie opposée une porte s’ouvrit dont le chambranle était orné de filets d’or, un colonel du régiment de la Garde entra ; il portait l’uniforme blanc, la tunique demi-longue, les aiguillettes d’or, les bottes molles et hautes, le ceinturon à gland de soie, l’épée à petite garde, et le baudrier de passementerie bleue. Une toque étroite coiffait ses épais cheveux roux. On y voyait luire un cygne minuscule en égrisée de diamant. Sa barbe rousse couvrait à demi sa croix de commandeur du Cygne Blanc. C’était Wolfran V.

Il s’arrêta, parcourut des yeux la masse clinquante des dames de la cour, et, parmi elles, reconnut la robe noire de la chimiste qu’il avait paru chercher. Aussitôt un flot d’uniformes passa la porte, derrière lui. Ce fut d’abord la colossale silhouette du grand maréchal d’État sanglé dans le sombre dolman vert des officiers de cavalerie, le prince Géo en officier de marine, le duc d’Oldany, petit et fluet, en tunique rouge de l’armée anglaise, le comte Saltzen, maître des cérémonies, en capitaine des gardes blancs, le