Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/165

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n’étaient que des satellites gravitant autour d’un soleil le roi. Il passait, majestueux dans son indolence, sans le vouloir, sans y songer. Tous les yeux sans cesse étaient dirigés vers lui. Souriait-il, vingt personnes souriaient ; ouvrait-il la bouche, le silence se faisait. C’était l’idole. Tout à coup, il vint droit à Clara. Elle eut un grand frisson.

— Mademoiselle Hersberg, je suis heureux de pouvoir enfin vous dire combien nous avons été satisfaits, la reine et moi, de vous voir près de notre fille. Wanda vous aime extrêmement. Et je ne parle pas aujourd’hui comme souverain à une de nos plus grandes gloires nationales, je parle comme père, à la femme infiniment digne et respectable qui a si bien su occuper au Palais, avec tant de délicatesse, de noblesse, une place que les circonstances faisaient difficile.

Il sourit, la contempla une seconde avec sympathie. Le front serein et pâle de Clara frémissait légèrement sous les touffes noires de ses cheveux ; un brillant de fièvre glaçait ses beaux yeux levés sur Wolfran. Elle répliqua sans nul souvenir de l’impertinence projetée :

— Je remercie Votre Majesté.

Lui s’attardait près d’elle.

— Mais c’est moi qui vous suis reconnaissant, mademoiselle Hersberg. La vie de ma petite Wanda n’est pas gaie ; elle a eu cet austère caprice de s’instruire ; vous lui avez apporté de