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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/175

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parmi les royalistes. L’heure du déjeuner restait subordonnée au nombre des visiteurs, à la durée de leur visite, car jamais le roi ne s’était permis de renvoyer sans la recevoir une personne, si modeste fût-elle, conviée à ces réceptions matinales. C’est pourquoi ce repas, la plupart du temps si tardif, il le prenait seul pour ne pas imposer à la reine une longue attente. Souvent, la promenade en automobile en compagnie de Gemma devait être supprimée, l’après-midi, avant le second travail des signatures, à cause de cette longueur des audiences matinales.

Mais, ce matin-là, il avait dit à l’aide de camp.

— Mademoiselle Hersberg doit venir aujourd’hui, elle est de la maison de l’archiduchesse, je la recevrai la première et dans mon cabinet : veuillez donner des ordres en ce sens.

Aussi, à peine arrivée dans l’antichambre où patientait depuis une heure une nombreuse assistance, Clara fut conduite aux appartements privés de Sa Majesté. L’aide de camp la reçut, souleva une portière, et au fond d’une pièce sombre, tendue de tapisseries anciennes, elle vit Wolfran, en petite tenue de général lithuanien, qui écrivait à un bureau de chêne. Le visage du prince s’éclaira de sympathie. Il la fit asseoir près de lui, disant en lui serrant la main :

— C’est un très vif plaisir pour moi de causer avec vous, mademoiselle Hersberg.