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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/195

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où, futur maître de la Lithuanie, il plaidait pour la liberté. À quelques années de là, il était parti pour les Indes anglaises. Dans l’intervalle, des choses s’étaient accomplies que madame de Bénouville passait invariablement sous silence.

— Il avait tous les enthousiasmes de la reine Bertha, répétait toujours la vieille Française. Ce soir-là, mise en verve, elle se ressouvint d’une autre histoire. Et elle raconta le coup de folie intrépide : l’enfant avait une quinzaine d’années ; il vit sur le toit du palais, d’une pente si périlleuse, des couvreurs en l’exercice de leur métier de mort et, bouleversé tout d’un coup devant ce fait que des hommes aux gages de son père risquaient leur vie pour son bien-être, il échappa à son précepteur, ôta sa petite veste, enfila l’échelle derrière un manœuvre et alla parader là-haut, sur les ardoises, avec ce mot qui avait fait pâmer les braves gens : « Je suis l’archiduc Wolfran ! »

— Eh bien, mademoiselle Hersberg, que dites-vous de cela ? demanda le prince Géo.

Curieux, les deux jeunes gens et la vieille dame de cour l’interrogeaient du regard, mais ils la virent si émue qu’ils n’insistèrent pas.

Wanda, pour faire diversion, tourna le bouton de l’électricité, et monseigneur de Hansen, dénichant un orgue de Barbarie, qui tenait là sa place comme curiosité, en chercha la manivelle. C’était un instrument neuf manufacturé à Paris. Le prince