Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le silence se prolongea longtemps. Ce fut Wolfran qui, se rapprochant de la jeune femme, reprit la causerie au point où elle avait dévié :

— Quand vous penserez encore à ces choses, mademoiselle Hersberg, venez me voir. Oui, c’est cela, venez un matin après l’heure des rapports. Souvent, le lundi, le cabinet de la Marine n’est pas trop chargé, et j’ai moins de signatures à donner ; il me reste parfois un petit quart d’heure libre. Venez le lundi, à l’occasion, nous échangerons des idées intéressantes. Inutile de demander d’audience ; je préviendrai le colonel Rodolphe. Seulement, je vous prie, n’en parlez pas aux Zoffern…

Elle remercia. Le prince irlandais déclarait :

— Je suis heureux, très heureux d’avoir visité le laboratoire de mademoiselle Hersberg et vu du thermium. C’est extrêmement curieux.

« Il n’est pas sincère, pensait Clara, là n’était pas le but de sa démarche. Pourquoi est-il venu ? »

Cependant elle était trop peu femme pour déchiffrer jusqu’au bout les desseins de ce politique.

Après le départ des deux princiers personnages, sans goût au travail, elle éteignit les feux, se dévêtit de sa blouse et revint à sa chambre. On lui remit une lettre. Elle était de Kosor. Elle débutait ainsi :

« Exilé par la grâce de cette magnanime canaille. de Wolfran… »