Aller au contenu

Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sera le nœud d’une combinaison politique. On vous mariera malgré vous, à quelqu’un que vous méprisez. Voilà où mènent les gouvernements individuels.

— Je ne méprise pas celui auquel on me destine, dit Wanda, seulement je n’aimerai jamais que Géo…

— Si celui qu’on vous a choisi est un honnête homme et s’il sait vous connaître, Altesse, il ne se prêtera pas au marché, à moins qu’il ne vous aime.

— Je ne sais pas s’il m’aime, je ne sais s’il aime autre chose que gouverner. C’est une âme de sphinx que je n’ai pas pénétrée. Nul ne l’a connu. Cependant je l’estime, sans même concevoir pour lui l’ombre d’une sympathie.

— Qui est-ce ? demanda enfin Clara.

L’archiduchesse, avec une gêne de pudeur que ce nom, en lui rappelant l’offrande forcée de sa personne, éveillait toujours, prononça :

— Monseigneur Bertie…

Le lundi qui suivit, après l’heure des rapports, Clara ayant abrégé ses travaux se rendit chez le roi. L’aide de camp favori, le colonel Rodolphe, sourit en la voyant ses yeux de myosotis flétris dans son grand visage glabre lui firent un signe d’intelligence, et il ouvrit la porte du cabinet royal.

Wolfran, en petite tenue de général, une ciga-