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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/292

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Une autre fois, elle alla jusqu’à lui dire :

— Je le comprends maintenant, il y a des cas où des mesures de police s’imposent.

— Ah ! s’écria Wolfran qui triomphait, vous en êtes donc venue là, à la foi en l’ordre…

Et le duc Bertie, qui était présent.

— Nous ne vous le faisons pas dire, mademoiselle Hersberg !

Il applaudissait secrètement au retour de l’égarée, sans étonnement, sans éclat, sans hâte, comme à une chose attendue en sécurité. Il savait n’y être pour rien. Il s’occupait seulement, avec son sens pratique inlassable, de se rendre tout à fait favorable la meilleure amie de l’archiduchesse ; et il y parvenait grâce à sa discrétion.

Les vœux de tous ceux qui, en Lithuanie, possédaient quelque raison pour se contenter du régime actuel, obtinrent satisfaction, car la rigueur des juges fut extrême. Le procès des quarante unionistes dura treize jours. Le pays frémissant, de l’extrémité des plus lointaines provinces, en suivait le cours. Les discours du duc de Zoffern, la façon dont il dirigeait les débats, le ton superbe de ses interrogatoires, devaient rendre le procès inoubliable. Véritablement il vengeait le régime menacé et en écrasait moralement les ennemis. Le jeune Conrad, pour ses libelles poétiques et subversifs, eut deux ans de réclusion. Heinsius fut acquitté pour sa modération. Mais les deux épais comptables du parti, Goethlied et Johannès