Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/31

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étages d’arcs-boutants superposés, Saint-Wilhelm primitif et trapu, Saint-Wenceslas, la basilique transparente, avec ses délicates murailles de vitraux qui se nacrent la nuit, c’était, enfin, la pesante matrone de pierre, la métropole catholique, Saint-Wolfran, placée sous le même vocable que le roi, lourde sous son soubassement comme une montagne, tendant au fond du parvis le rideau de sa façade ciselée, puis, fuselant ses formes, s’élevant de galerie en galerie jusqu’à cette flèche de fonte d’un noir d’encre sur les ciels les plus sombres, aiguille fantomatique orientant les âmes.

Les rues au tracé sinueux, ignorantes de l’alignement, gardaient leur style irrégulier les pignons se heurtaient, les fenêtres à petits carreaux apparaissaient dans l’encorbellement orné de figures grimaçantes. Et l’on rencontrait encore le beffroi juché sur son horloge monumentale ; le jaillissement d’une fontaine chantante, issue d’un motif architectural que l’Apocalypse avait inspiré ; un portail serti de roses de pierre ; l’ancien jardin d’un monastère converti en square anglais, mais où les massifs de verdure s’entremêlaient d’arceaux, de colonnettes et de statues lépreuses. Et Oldsburg gravissait ainsi une pente douce, escaladait une colline riante où les maisons du haut quartier s’espaçaient parmi les jardins, tandis qu’au sud, sur la rive gauche du fleuve, elle s’étendait encore en un sombre faubourg popu-