Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/346

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aériennes, balancées follement dans cette joie nationale, formaient, en dépit des contretemps, un frémissement magnifique, une harmonie qui résonnait, au fond de l’être. Et toute la population exaltée vibrait nerveusement avec la brise, avec les hautes ramures des arbres, avec les pinacles des édifices, les vitraux des églises, les croisées des maisons et le cristal familier au fond des armoires.

D’ailleurs, une fièvre régnait dans la ville où, de toute la Lithuanie, on était accouru pour les fêtes nuptiales. Le drapeau lithuanien, orné du cygne royal, pavoisait toutes les fenêtres, à toutes les maisons, dans toutes les rues. Des draperies pendaient aux balcons ; des tapisseries tendaient les murailles ; des fleurs symboliques embellissaient les façades ; un sable fin et doré, venu des grèves du Nord, couvrait le pavé : des arbres étaient plantés le long des trottoirs ; des ares de triomphe s’élevaient aux carrefours ; des girandoles de lumières était préparées, en cordons multicolores, au-dessus des chaussées.

Peu à peu, l’animation se répandit par les rues ; un bourdonnement confus en venait. Les promeneurs avaient cette hâte légère de l’allégresse ; les habitants de la province s’approchaient d’instinct du palais qui cachait le mystère de la « plus belle princesse du monde ». Et le temps était beau, doux et ensoleillé. Une joie surabondante ruisselait par la cité, et l’on imaginait que