Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/60

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— Mais, dit Clara qui avait écouté à demi souriante, comme s’il se fût agi d’une colossale plaisanterie, le roi…

Le courtisan ne la laissa pas interrompre.

— La plus entière liberté vous serait laissée pour établir le programme des études. Cependant, la santé délicate de votre élève exigeant de grands soins, le nombre d’heures de travail quotidien serait déterminé par les médecins de Son Altesse. Un mot encore. Sa Majesté connaît vos sentiments libertaires et le lien qui vous attachait au vieil ennemi du trône. Votre caractère lui inspire néanmoins assez d’estime pour qu’elle vous convie malgré tout à ce ministère de confiance. Il est fait appel à votre loyauté, bien entendu, pour que la femme de science seule pénètre au palais et qu’elle y dépouille la femme de parti. La science n’a point d’opinion. Son Altesse, dont l’intelligence est remarquable, sera votre élève au même titre qu’une jeune fille de l’académie de femmes.

— Je remercie le roi, dit Clara qui commençait à pâlir, mais…

— Un mot encore, reprit froidement le vieillard : il m’est interdit par Sa Majesté de recevoir de vous aujourd’hui aucune réponse. Dans huit jours, après que vous aurez pesé la proposition royale, vous m’écrirez, je vous prie. J’ai tout dit. La question est claire. J’ai l’honneur, mademoiselle, de vous présenter mes hommages.