Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/66

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IV

Dans la glorieuse et sombre rue aux Juifs, après les splendeurs gothiques du palais et la majesté de l’Hôtel des Sciences, la ligne des façades devenait tortueuse ; les maisons se pressaient, étroites, quelquefois sordides. On y voyait des échoppes en contre-bas du trottoir et des vitrines à petits carreaux qu’éclairait le soir une lampe charbonneuse. Puis l’étal rose d’un boucher avec ses quartiers de viande enveloppés d’un suaire, ses bêtes éventrées et béantes, mettait une lumière vive dans la noire eau-forte de la rue. À droite de la boutique, un corridor humide s’enfonçait dans l’immeuble. Ce soir-là, en sortant de l’amphithéâtre, mademoiselle Hersberg se dirigea vers cette demeure, s’enfonça dans le passage, gagna un escalier obscur que deux misérables lampions