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Page:Yver - Le Mystere des beatitudes.djvu/17

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restaient la main sur la direction, s’allongea comme tout à l’heure devant la terrasse. Huguette Gérard se pencha vers madame Nassal :

— C’est la sortie de quelque réception ; regardez donc ces toilettes.

En effet, au fond des voitures de maîtres, sous les gerbes de fleurs de Nice, d’impassibles femmes. leur vêtement à demi suvert sur des robes claires, semblaient indifférentes et lasses. Çà et là, un diamant scintillait. On voyait des coiffures savantes, avec des rubans d’or et des bijoux d’art moderne voilés par la mantille.

Soudain Jean Solème devint très attentif ; il allongea la tête, fouilla des yeux chaque voiture. Il n’entendit même pas Huguette Gérard dire à son mari :

— Si tu voulais, on irait demain à Auteuil avec les Nassal ; tu pourrais avoir des tuyaux sûrs par M. Solème, et on risquerait cent sous sur un bon cheval.

Solème semblait de plus en plus nerveux ; maintenant, il se rejetait en arrière pour tâcher d’apercevoir les autos arrêtés plus haut sur la place. Puis, tout se remit en mouvement. D’abord, une théorie de cinq autobus qui ronflaient là pesamment depuis une minute ; puis près d’eux, les grands taxis aux panneaux rouges qui semblaient rouler d’une allure légère ; ensuite une succession de voitures de luxe ; et toute cette masse, lancée maintenant à folle allure, ressem-