Page:Yver - Le Vote des femmes.djvu/38

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dit après la guerre que vous entriez dans la politique. N’êtes-vous pas venu à Paris comme secrétaire du député de Rennes, monsieur Daramont ? Puis vous l’avez quitté. Qu’y a-t-il eu entre vous ?

Hubert se renversait sur le « transatlantique », souriait entre ses cils, faisait des histoires dont il s’habillait dans la crainte que des yeux curieux ne saisissent la nudité de son cœur : La politique était trop compliquée pour lui. Il y faut de l’éloquence et il’n’en avait pas. Délimiter les nuances indiscernables des partis de gauche et surtout de droite : une sorte de myopie l’en privait.

Et Hubert pensait aux chèques à son nom que M. Daramont le chargeait-d’acquitter, afin qu’il n’y eût pas de traces des trafics dont vivait le député ; et à cette bourse étrange du parlementarisme, premier tableau social qui, après la guerre, eût frappé et révolté ses vingt-cinq ans.

— Pauvre Daramont, continuait madame Legrand-Maillard, c’était un homme très bien. Il a été fort malheureux. Vous savez qu’il a perdu sa femme depuis que vous vivez en Belgique ?

— Je sais, répondait Hubert, qui ramassait le journal tombé, mimait le désir de s’y replonger.

— Elle n’avait que trente-sept ans, disait encore