Page:Yver - Les Cervelines.djvu/168

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Et elle lui serra la main familièrement, en s’éloignant vers sa chambre, le troublant, le déconcertant un peu plus.

En retournant chez lui, il sonna chez Cécile, rue des Bonnetiers. Il le trouva jeté tout habillé sur on lit, les souliers écorchant la soie de l’édredon.

— Tu viens m’apporter tes condoléances, dit Jean ; cela part d’un bien bon naturel.

— C’est une vilaine affaire que ce concours, répondit Tisserel, j’en suis aussi ennuyé que toi ; ces choses-là ne relèvent pas le corps médical.

— Bast ! on commence à s’y faire : c’est passé dans les mœurs ; seulement, tu sais, votre père Le Hêtrais s’est conduit envers moi malhonnêtement.

Tisserel réfléchit un instant. Au bout d’une longue minute, il prononça :

— Oui…

Surpris de cette hésitation, Cécile releva la tête.

— Est-ce que tu trouves le mot trop fort ?

— Non, non, c’est le terme juste. On ne se laisse pas imposer de la sorte un monsieur Gérey par la Faculté de Paris.

— C’est bien là ma veine ! conclut Jean.

Il fumait maintenant, assis au bord du matelas, les talons battant le bois du lit. Il continua :

— Je suis fini à Briois ; cette histoire-là me poursuivra tout le long de ma carrière ; je ne m’en débarrasserai pas.

— Pardon, je crois au contraire…

— Que crois-tu ?

— Il se créera un mouvement d’opinion pour toi, qui va te faire célèbre. On saura bien en ville