Page:Yver - Les Cervelines.djvu/178

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— Personne n’a le droit de juger votre détermination, monsieur le directeur, dit-il à la fin, s’entraînant par ses propres paroles à la conviction. Il ne faut pas trop écouter la gaminerie des internes. Pourtant, c’est contre l’un d’eux que je viens vous remettre une plainte.

— À propos de…

— À propos de mademoiselle Bœrk.

— Ah ! toujours des ennuis. Je m’en doutais à l’avance. Aussi ai-je vu d’un mauvais œil l’intrusion d’une femme dans l’internat. Mais, sacrebleu ! que les femmes restent à leur place, et les hommes resteront à la leur !

— Mademoiselle Bœrk est à sa place, monsieur le directeur ; elle fera un médecin admirable, et son intelligence virile la voulait là où elle es. Aussi, je ne comprends pas la persécution qui s’exerce contre elle, chez ces messieurs ; Captal d’Ouglas, surtout, a été hier au delà de ce qui est permis.

Et il raconta l’histoire du collier et du cabinet de la salle de garde.

— Vous étiez hier soir au dîner de Gérey ? demanda le père Le Hêtrais, satisfait.

— J’y étais.

— Vous avez eu raison ; on ne doit pas, comme plusieurs l’ont fait, à cause d’une mesquine affaire de jalousie, tourner le dos à un nouveau confrère.

— Je demande, reprit Tisserel, que d’Ouglas soit puni.

— C’est bon, je le ferai venir et lui adresserai un blâme.

— C’est que… j’aurais voulu quelque chose qui pût s’appeler un châtiment…