Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/105

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plement le gentilhomme. Si vous voulez me suivre, nous y allons de ce pas.

Ils s’y rendirent seuls, tous trois, sans rien dire. M. Martin d’Oyse, dans l’escalier de pierre, précédait les deux jeunes hommes qui montaient sans bruit, en admirant la rampe et la voûte à volutes. Arrivé au milieu du corridor, M. Martin d’Oyse indiqua la porte de la tourelle, au fond, et se retourna vers les fils Alibert :

— C’est là-bas, dit-il.

Jamais il n’avait lu sur les traits des visiteurs ce recueillement religieux. Il ouvrit la porte ; Sam et Freddy restèrent cloués sur le seuil, militairement. Il y eut un long silence. Le vent de la porte agitait faiblement le damas du baldaquin dont les festons caressaient ainsi les colonnes cannelées. Le lit était large, mystérieux, auguste. M. Martin d’Oyse montra la petite table et dit à mi-voix que le roi, fourbu, y avait déposé son armure et l’immortelle bourguignotte au panache blanc. Ainsi ce panache blanc, flamme pure de l’esprit d’une race et signe impérissable de l’honneur pour toutes les imaginations, avait flambé là une nuit entière, pendant le sommeil du héros. Et lui, tout frémissant