Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/134

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nation empoisonna les Martin d’Oyse pour de longs jours. Ils obtinrent qu’on lui verserait à titre d’indemnité les appointements de six mois. De leur côté, les Alibert louvoyaient pour obtenir le directeur de Taverny. Ils s’arrangeaient pour se trouver sur sa route, quand il rentrait chez lui. Cet homme s’étonnait. On lui fît des propositions. Elles étaient telles qu’il fut ébloui avant d’être indigné. Il dit cependant :

— Il m’est difficile de quitter monsieur Taverny pour son adversaire.

Mais Sam et Freddy savaient qu’ils n’auraient pas à lutter longtemps. Comme ils le disaient volontiers, ils [avaient des capitaux. C’était suffisant pour conférer à la filature un attrait tout-puissant. L’atmosphère avait changé, autour de l’usine, on n’aurait su dire en quoi. D’insaisissables bruits avaient ramené la confiance. Le directeur de la banque rodanaise, chez qui une partie du dépôt des fonds Alibert avait été faite, écrivait des lettres obséquieuses. Les ouvrières avaient un regain de ponctualité et de courage. L’odeur mystérieuse de l’argent commençait à sortir de partout, et magnétisait jusqu’aux passants. On savait