Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/146

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je ne connais rien au matériel. Je me tiens au courant des affaires tout simplement. Et c’est fou ce que cela donne en ce moment, monsieur Philippe ; je suis accablée de travail ; aussi je vais vous quitter.

— Non, dit Philippe qui riait en la retenant par la main ; vous allez rester encore cinq minutes et l’on va s’asseoir pour causer au bord de l’eau comme lorsqu’on était petits. Avant de monter aux Verdelettes, où je viens passer en effet mon mois de congé, mon idée justement était de prendre l’air de l’usine et de toutes les nouveautés qu’il y a ici. Avec vous, je saurai.

Devant le naturel absolu de Marthe Natier, Chouchou laissait tomber son masque impénétrable. Il y avait peut-être un peu de pose inconsciente dans l’attitude sauvage qu’il avait adoptée ordinairement. Mais il fallait y chercher surtout le réflexe continu d’un être nerveux et sensible qui se sent différent d’autrui et craint d’être compris de travers. Avec Marthe, dont les yeux étaient une eau limpide où l’on se mirait quand elle était en confiance, rien à redouter, il redevenait lui-même.

— Eh bien, monsieur Philippe, ça s’est