Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/145

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puisse ressentir. L’usine ennemie était matée. Dès qu’elle avait senti la poigne de ces gaillards, elle avait filé doux : effet de leurs capitaux ; effet aussi de leurs qualités de race, de leur vision directe des choses, et de leur réaction à tout le concret…

— Bonjour, monsieur Philippe ! Est-ce pour votre grand congé que vous arrivez ?

C’était Marthe Natier qui l’interpellait. Elle revenait de déjeuner et s’en allait retrouver sa machine à écrire, en longeant la rivière pour rêver un brin, comme elle expliqua.

— Tiens, c’est gentil, Marthe, de vous rencontrer ici pour me souhaiter la bienvenue, dit Chouchou.

Marthe reprit finement :

— Je suis le chien d’Ulysse.

— Oui, dit Chouchou, avec une nuance de religion, de respect, vous êtes un peu cela pour nous : Dévouement incarné, et Modestie vivante qui demeurez la gardienne véritable de la filature, et ne prétendez à rien. Je n’ai jamais mis le nez dans la conduite de l’usine, mais j’en sais assez pour avoir compris que vous étiez notre bon ange.

Elle se défendit :

— Oh ! non, parce que malheureusement