Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/156

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et s’irrite de progresser à petits pas. Un soir, Cécile vint à sa rencontre par la ferme Josseaume et lui dit à brûle-pourpoint en braquant sur lui ses yeux curieux :

— Vous savez, Fanchette arrive.

— Ah !

— C’est tout l’effet que cela vous produit, Chouchou ?

— Oui.

Cécile fut un peu désappointée, parce que les traits du jeune homme n’avaient pas bougé. Mais pourtant, de seconde en seconde, son masque aigu se décolorait ; Chouchou pâlissait visiblement. Sa volonté n’y pouvait rien. Il reprit tranquillement :

— La nouvelle ne peut me toucher beaucoup : je suis ici pour peu de temps. Mon appareil me manque trop. Je ne resterai pas un mois sans voler.

— Bon ! s’écria Cécile, voilà qu’il veut s’en aller sur cette annonce.

— Je l’avais décidé cet après-midi, dit Philippe.

Le lendemain, les Alibert triomphants ramenaient en auto la petite sœur qu’ils étaient allés chercher au train. Fanchette était encore une grande gamine à l’air vague,