Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/155

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Fanchette était un prodige. Ils étaient un peu comme deux tout jeunes pères qui n’en reviennent pas du développement miraculeux de leur progéniture. Avec cela ma petite cousine, je l’avoue, ne manquait pas d’esprit, elle mordait aux études. À quinze ans, elle s’en montrait enragée. C’est une scientifique : elle suivait les cours des garçons. Vous devinez si les grands frères furent éblouis. On ne ferait pas croire à Satn et Freddy qu’il existe au monde une femme et même un homme plus calés que Fanchette. Elle est leur faiblesse, voilà.

— Mais c’est très touchant cela, dit madame Martin d’Oyse. Ces jeunes gens sont charmants, d’ailleurs.

— Fanchette aussi, dit espièglement Cécile ; interrogez plutôt Chouchou là-dessus.

— Oh ! Chouchou doit la connaître fort peu, reprit M. Martin d’Oyse. Il n’était reçu que par hasard chez les Alibert.

— Il la connaît pourtant, affirma Cécile, mystérieuse.

Philippe commençait déjà de regretter son appareil. L’infatigable oiseau se sentait en cage. Il errait dans les champs, dans les bois, comme une hirondelle qui s’est posée à terre