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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/166

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gages d’un constructeur. Les capitaux qui lui reviendraient sur l’usine, qui l’empêcherait de les mettre dans une affaire d’avions, et de construire lui-même ? À ce moment-là, il ferait voler les autres, et lui resterait bien tranquille chez lui, sans plus craindre désormais la panne de moteur ou l’accident stupide.

Philippe était tout frémissant. Il essaya de lui expliquer :

— Fanchette, vous ne comprenez pas ; voler, pour moi, c’est l’essentiel, c’est la vie.

Mais il devina qu’il fallait renoncer à la convaincre. Elle ne verrait jamais dans ses ascensions que l’énergique effort d’un vaillant garçon qui lutte pour l’existence. Le rêve de Philippe lui était fermé.

— On dirait que je vous ai fait de la peine ? demanda-t-elle câlinement en se rapprochant de lui.

Philippe ferma les yeux. Sentir en même temps de l’attrait et de l’aversion pour ce jeune être adorable lui semblait pervers, malsain et honteux. Mille sentiments de race qui fourmillaient en lui, levaient la tête, comme de petits hobereaux comiques, pour affirmer leur supériorité. Tous péroraient. L’un disait :