Aller au contenu

Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vous le possédiez et le point d’honneur qu’ils mettraient à ne point vous le reprendre. Nous avons compris. Nous comprenons ces choses-là, mademoiselle Natier. Nous voulons n’être venus dans la vallée que pour le bien de tous, et non pas pour y créer des chagrins. Nous ne sommes pas des tyrans. Nous voulons faire votre bonheur et celui de nos associés, et moi et mon frère nous avons conçu le dessein que nous vous proposons là. Nous vous demandons de sacrifier à la prospérité de la filature la bicoque où vous vivez et d’accepter l’une de ces jolies habitations en échange. C’est notre manière à nous de faire des affaires.

Marthe cette fois fut émue. Les Alibert ne cachaient ni leur intérêt, ni leur calcul ; malgré tout, il y avait dans l’ampleur de leur combinaison une générosité et même une sensibilité qui l’enchantèrent. Pour un peu elle eût pleuré. Elle n’avait jamais compris jusqu’ici les Alibert ni la part de bonnes intentions qu’il y avait dans leurs actes. Ils amalgamaient étroitement leur âpreté aux affaires, leurs ambitions d’argent et le souci de se conduire en hommes de bien. Tout cela formait les rouages différents d’une