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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/21

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monsieur Taverny. » Voilà ce que m’a rapporté votre avocat, monsieur, et je le sentais très ennuyé.

M. Martin d’Oyse, qui ne connaissait pas la hauteur vis-à-vis de ses subalternes, en gardait pour l’adversité. Son port de tête ne fléchit pas. Il regardait l’espace de ses yeux gris clair. II devait y lire les menaces de l’avenir, mais nul efl-roi ne se marqua sur sa figure de gentilhomme. Après un silence, il dit :

— Marthe, vous êtes trop intelligente et trop dévouée pour que je vous cache que lu Situation sera grave si nous perdons ce procès. J’espérais que les exigences du tissage Taverny, réclamant deux cent mille francs de dommages et intérêts, seraient tout au moins jugées excessives par le tribunal. Je crains maintenant de m’être trompé. Nous venons de consentir un gros sacrifice pour les nouvelles cardes. Nous avons encore à faire face aux achats de coton pour la fin de l’année et je ne peux pas achètera terme, je ne le veux pas. Alors…

— Monsieur, dit Marthe modestement, il ne faut pas se laisser vaincre.

M. Martin d’Oyse sourit. À la vérité, ce