Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/20

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Ce fut dans le bureau, entre le coffre-fort et l’armoire aux cartons verts, que, debout devant la table du patron, Marthe expliqua :

— Les nouvelles ne sont pas très bonnes, malheureusement. L’avocat du tissage Taverny a plaidé cette après-midi. Il a fourni des pièces qui ont impressionné le président. Ce sont des lettres de l’exportateur de monsieur Taverny et même une assignation pour retard de trois semaines dans la livraison des cotons tissés, retard que, bien entendu, l’avocat impute au propre retard de notre livraison en cotons filés.

M. Martin d’Oyse prit la parole pour dire :

— Ne restez pas debout, mon enfant, prenez cette chaise.

Quand elle se fut assise en remerciant, Marthe continua :

— Maître Bonel prétend que cette assignation surtout a frappé le tribunal de commerce. Le président aurait dit après l’audience : « La bonne volonté de monsieur Martin d’Oyse ne peut être mise en doute. Les accidents de la machine à vapeur, qui ont motivé le retard dans la livraison du coton filé, sont indépendants de sa direction, mais je suis obligé de prendre acte du dommage causé à