Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/219

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toyable Saturne. Vous adorez Saturne, Cécile ; il vous arrache à tout moment, dans le livre que vous lisez, la page d’hier. Nous autres, malgré lui, nous conservons intact le manuscrit antique. Nous nous plaisons à imaginer que si nos ancêtres revenaient errer dans nos chambres, ils les retrouveraient familières. Ce serait au surplus une faute grave contre le goût de stériliser ces belles et somptueuses cheminées qui nous font un si souriant visage, pour les remplacer par d’ignobles appareils qui sont proprement le mobilier d’une usine, mais point d’un château de la Renaissance.

M. Martin d’Oyse, en parlant, avait contenu son émotion afin de ne froisser personne. Il avait parlé pour Cécile, mais surtout pour Élie, redoutant que son fils aîné ne s’engageât par amour dans le sillage de la jeune bru pratique et utilitaire. Il n’avait guère fait attention à cette grande gamine de Fanchette qui ne comptait pas. Pourtant les prunelles pâles de diamant sans feux ne s’étaient pas détachées des lèvres du gentilhomme. M. Martin d’Oyse venait de dévoiler un monde à Fanchette amoureuse. Il ne s’en doutait pas. Il écoutait Cécile qui réfutait :