Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/224

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ressaisie. Et moi, moi votre mari, pour quoi est-ce que je compte ?

— Élie ! Élie ! dit la jeune femme en essayant encore de plaisanter, voici la première fois que je vous vois dans une telle colère.

— En colère ? gronda Élie, on y serait à moins. Je sens ma femme qui m’échappe. Croyez-vous que je me bouche les oreilles quand vous passez votre temps là-haut et que j’entends votre rire joyeux résonner chez vos cousins ? Croyez-vous que je laisse inaperçus votre entente perpétuelle avec les Alibert, ce parti pris de leur donner en tout raison et le goût que vous montrez pour eux, si ouvertement ?

— Bon ! vous êtes jaloux maintenant ! Mais, mon petit Élie, c’est bien naturel que j’aie pour ma famille une sympathie marquée.

— Votre famille, dit Élie en la saisissant par les poignets, dans un instinct furieux de domination, votre famille s’appelle Martin d’Oyse aujourd’hui ! Je vous ai donné notre nom ; les enfants que vous mettrez au monde seront des Martin d’Oyse, vous êtes une Martin d’Oyse. Vous n’avez pas le droit de