Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/226

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parler d’art devant vous, j’ai peur de votre sourire, et j’hésite aussi à vous offrir un bijou, car vous y reconnaîtriez l’intervention des cousins riches, grâce à qui nous avons échappé à la ruine. Tel est votre pauvre Élie, Cécile !

— Comme vous exagérez avec votre imagination !

— Je n’exagère pas, je vous aime. Je vous ai tant aimée ! J’en perdais la raison. Votre pas dans l’escalier, votre voix dans une chambre voisine, tout ce qui m’annonçait que vous étiez prochaine, que vous alliez venir, me communiquait une ivresse. Quand nous partions au galop de nos chevaux dans la campagne, et que je vous voyais devant moi, bondissante, j’étais fou. Et au surplus je vous chérissais comme une petite fille. Vous entendez, vous m’auriez donné un enfant, que je n’aurais pas trouvé pour lui d’autre forme d’amour que cet attendrissement religieux et protecteur dont je me sentais inondé devant vous. Cécile, ma Cécile !

Il s’abattit sur la table, la tête dans ses coudes plies. Cécile vit les soubresauts de douleur qui secouaient son corps, et cette fois