Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/234

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vait quotidiennement à son cher Philippe, lui disait :

« Mon pauvre Chouchou, tout est bien consommé, les radiateurs sont dans le salon. Il a fallu désagréger la galerie des portraits et fort mal placer entre deux fenêtres Arthémise Martin d’Oyse, l’aïeule que par ta ressemblance tu semblais avoir faite ton bien particulier. Nous ne soufflons mot, estimant que les Alibert ont acquis sur nous de grands droits. Mais quelque chose d’autrefois est mort avec les flambées de nos cheminées antiques, et c’est chaque jour ainsi un souvenir qui disparaît. En tout ceci l’étrange Fanchette m’a bien étonnée. Tu ne saurais croire, mon enfant, combien cette petite Alibert, sous son aspect froid, revêche et presque inexistant, recèle de cœur et de délicatesse. Je m’étais gravement trompée sur sa nature. Imagine-toi que cette après-midi, se trouvant seule avec moi, timidement, après mille hésitations, elle m’a dit des choses charmantes au sujet de la sollicitude quelquefois intempestive que ces excellents Alibert montrent à notre endroit. Elle déplore qu’on dénature ainsi la physionomie du château. Elle comprend ce qui échappe