Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/248

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Les Alibert firent un séjour à la minoterie de leur père et laissèrent leur sœur aux Verdelettes. Personne autour d’eux ne s’inquiéta de ce voyage. Cécile demanda, quand ils revinrent :

— Êtes-vous allés voir Chouchou à son parc ?

— Nous nous y sommes présentés, dit Samuel, mais Martin d’Oyse volait dans l’Est.

Fanchette, qui espérait entendre parler de lui, défaillit de douleur. Elle pensa :

— Pour qu’il revienne et que sa mère le garde près d’elle aux fêtes du nouvel an, je m’en irai ; j’irai chez grand-papa Boniface.

Et voici qu’une après-midi de décembre, comme ces trois dames se tenaient, selon la coutume, au grand salon, sous le ronron du bavardage de Cécile, Philippe ouvrit la porte brusquement. Il était tout vêtu de laine et de cuir, et reprenait sous son heaume d’aviateur son air de chevalier du treizième. Les cris de surprise de Cécile empêchèrent d’abord qu’on ne dît rien. Mais Philippe semblait épanoui de bonheur. Il riait, embrassait sa mère de ses manches de cuir chargées de l’eau des nuages, baisa