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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/249

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la main de Fanchette en lui demandant ;

— Vous saviez, dites ? vous saviez ?

— Quoi ? que pouvais-je savoir ?

Alors Chouchou, sans prendre même la peine de se débarrasser de son suroît :

— J’ai volé jusqu’ici, tout de suite, sur mon appareil, vous entendez, mon appareil à moi, un nouveau modèle qu’on vient de construire, que j’essayais depuis quinze jours dans le Jura, qui est une merveille de stabilité et de direction, qui se fiche des remous de la montagne, qui plane comme un Saint-Esprit, qui boucle la boucle sans qu’on ait le temps de le voir. Je puis encore à peine m’en croire le maître. J’arrive hier au parc, mes ailes parfaites, mon moteur exemplaire, et je dis au patron : « On n’a encore fait rien de mieux jusqu’ici que cet appareil-là. » Et lui, en vérifiant la tension des ailes, me répond : « Il est à vous, Martin d’Oyse. » Comment vouliez-vous que je comprisse ? J’étais stupide. Il ajoute ; « Allez prendre votre bain et je vous raconterai comment, la semaine dernière, vos amis Alibert, qui doivent, paraît-il, une fortune à votre père, sont venus acheter en votre nom l’avion auquel iraient vos préfé-