Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/251

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bête. Et maintenant, il me faut voir Sam et Freddy. On ne fait pas un cadeau pareil. C’est fou, je veux leur dire des injures.

— Ils seront ici dans deux heures, dit tranquillement Fanchette.

Pour elle, non, elle ne se doutait de rien. Les frères avaient strictement gardé leur secret. Ils avaient bien fait de donner cette joie à Philippe. Elle en était très contente.

Madame Martin d’Oyse dit à son fils en le conduisant dans sa chambre :

— Mon enfant, comme elle t’a regardé, cette petite !

— Qu’allez-vous imaginer ? répliqua Philippe avec humeur.

La mère continua :

— Elle est charmante. C’est un sphinx. Mais quelle vie cachée, dont un mot, de temps à autre échappé à son silence, vous donne la clef !

Philippe s’abstint de toute réflexion. Il ne voulait pas renier, en se défendant, la ferveur douloureuse qui persistait au fond de son cœur pour Fanchette, malgré ses luttes. Il se croyait mieux guéri quand il n’avait pas redouté de l’affronter. Voilà que, pour l’avoir un instant contemplée, un flot de ten-