Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/250

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rences dans tout le parc. Je leur ai facturé celui-ci, sûr de votre goût. Ils l’ont paye comptant, me réservant de vous en faire la surprise.

— Hein ! Chouchou, faisait Cécile admirative, sont-ils chics, mes cousins !

— J’aurais voulu pouvoir refuser, continua Philippe. C’était trop. Je ne savais plus où me mettre. Mais comment refuser ? J’étais lié. J’ai regardé ma grande hirondelle. On venait de faire cent lieues d’un trait, tous deux, là-haut, elle n’avait pas flanché une seconde, elle était apprivoisée ; on n’était qu’un seul et même oiseau. J’avais envie de pleurer comme un gosse. Je n’ai eu qu’un réflexe : remplir mon réservoir d’essence, sauter à ma place et repartir. Ah ! c’est singulier l’impression de la propriété. Dire que cette machine-là, je pouvais aller la briser sur la lune si cela me chantait. Pas d’arrière-pensée, pas de scrupules, pas d’entraves, et puis aussi mon hirondelle personnelle, dont aucun maladroit ne viendrait abîmer la direction, ni fausser le fuselage élégant. J’ai volé une heure sur Paris, à faible hauteur, dans le soleil couchant, pour faire miroiter aux yeux des badauds les luisants de ma jolie