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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/263

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— Maman Nathalie, nous venons vous chercher pour vous faire visiter la maison.

Ils savaient la prendre. Ils l’enjôlaient. Elle ne put refuser. D’ailleurs une pointe de curiosité la piquait. Inconsciemment elle se désaffectionnait de sa vieille maison, tant elle songeait à l’autre, et, bien que la saison fût avancée, elle n’avait pas encore mis la bêche dans le terrain de son jardin. Bien vite elle se noua aux reins un tablier propre et suivit ces messieurs qui étaient « si gentils ».

L’aspect extérieur de la maison, elle le connaissait bien. Depuis que le petit chalet se construisait, malgré elle, la pauvre bonne femme n’en tirait pas les yeux. Elle l’avait vu grandir avec un peu d’animosité tout d’abord, puis apprivoisée, et finalement séduite par la douteuse coquetterie de l’architecture. Mais quand elle eut gravi le perron de trois marches et que Frédéric Alibert l’introduisit de plain-pied dans la salle où trônait une cheminée de marbre surmontée d’une glace au cadre doré, elle déclara :

— Oh ! c’est trop beau, c’est beaucoup trop beau !

Elle était épouvantée. Les murs l’intimidaient avec leurs fausses boiseries. Dans la