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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/27

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On entendit venir le galop de deux chevaux qui débouchaient maintenant, ruisselants de sueur, du côté de la ferme voisine, montés par Élie Martin d’Oyse et sa jeune femme. Celle-ci criait :

« C’est Chouchou ! C’est Chouchou ! Nous l’avons deviné dès la route de Rodan. Alors nous sommes revenus bride abattue, pour jouir de l’atterrissage. »

C’était une jolie fille plantureuse que l’amazone rendait admirable. Ses cheveux d’or débordaient sous le petit chapeau. Son mari, Élie, bondit à terre pour l’aider à descendre. Toute sa poudre soufflée par le vent, elle était rouge comme une pomme, et semblait grise de grand air. Elle battait des mains :

« Regardez-le, regardez-le. Oh ! mais, il est savant, ce Chouchou ! On dirait une grosse hirondelle qui va raser le sol. »

À présent, l’avion arrivait de face. Il n’était pas à cent mètres. Ses grandes ailes rigides avaient l’air de ces tentes de toile sous lesquelles, dans les foires, les bonnes femmes vendent des gâteaux. Il y eut un silence dans la famille rassemblée. La queue de l’oiseau géant se releva, et l’appareil