Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/272

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un attendrissement nouveau. Elle était entrée dans le grand travail séculaire de la famille. Élie se mit à genoux pour baiser ses mains pâlies, son front, ses cheveux, son cou de nacre. Depuis le jour où il avait su que cet enfant allait naître, il disait : « ma femme », avec un accent pieux. C’était l’assouvissement de son instinct de propriété conjugale.

D’ailleurs, moralement, elle lui échappait moins qu’autrefois. Elle cessait peu à peu de fronder l’esprit Martin d’Oyse. L’idée ne lui venait jamais que son enfant serait également un rejeton des Alibert, mais elle demandait à sa belle-mère de lui montrer des photographies d’Élie et de Philippe en bas âge afin d’imaginer déjà les traits de son bébé.

Ce soir-là, elle raconta bien vite à son mari la visite de Marthe Natier.

— Et vous savez, mon ami, elles grillent d’envie de ce chalet, ces pauvres femmes, elles en grillent d’envie, la mère comme la fille.

— Vous m’étonnez, Cécile ; Nathalie avait déclaré qu’elle mourrait dans sa vieille maison. Souvenez-vous comme elle pleurait ici, le soir d’été de l’année dernière.

— Mon pauvre Élie, vous en êtes encore