Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/278

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comme un feu de salve. À la vérité, les Alibert n’étaient pas avertis de cette manifestation. Mais ils avaient depuis longtemps flairé que le personnel préparait quelque chose, et de là-haut, en achevant de boutonner leur faux col, ils avaient vu les ouvriers envahir le parc, ce qui était suffisamment clair et sur quoi ils étaient rapidement descendus.

La petite fille au placet lut d’une voix suraiguë son compliment.

« Messieurs,

» C’est avec joie que nous fêtons l’anniversaire du jour où vous êtes venus parmi nous. Aux excellents patrons que nous possédions déjà vous avez bien voulu vous associer pour nous combler de vos bienfaits. C’est pourquoi, messieurs, en ce jour… »

Appuyés à la balustrade, les deux frères, en veston noir, les épaules carrées, tête nue, écoutaient, avec une impassible gravité, les phrases bien coupées aux virgules grâce à un long exercice. Leurs yeux parcouraient froidement cet océan humain. Sam, de son nez taillé trop court au-dessus de la lèvre