Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— On a eu tort, dit Fanchette,

— En tout cas, reprit Élie, nous ne pouvons enlever à vos frères le bénéfice entier de cette cérémonie. Ils devront embrasser bel et bien les deux petites et lancer leur harangue.

— Ce n’est pas juste, dit Fanchette fâchée. Qu’ont-ils fait pour les ouvriers, mes frères, à côté de vous ?

— Vos frères ont apporté de l’argent qui a remis la filature à flot, c’est bien naturel qu’on voie en eux des sauveurs, c’est bien naturel, Fanchette.

— Madame Martin d’Oyse est la marraine de la moitié de ces enfants, elle les visite, elle travaille pour eux. J’ai vu ses cadeaux. Mes frères, eux, ont fait régler tout le travail aux pièces. Voilà ce qu’ils ont fait pour les ouvriers. La production du coton filé a presque doublé : les salaires ont augmenté en proportion, bien entendu. C’est d’avoir été acculés au maximum d’effort, que ces gens sont si reconnaissants.

— Fanchette a un peu raison, dit Cécile conciliante, ce n’est pas très chic pour vos parents, ce qui se passe là ce matin, Élie. Ils ont beau crâner, je suis sûre qu’ils trouvent la pilule amère.