Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/283

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embrassèrent le vieux, et un tonnerre d’applaudissements se mit à gronder, se prolongea, ne finissait plus. Tous les domestiques étaient rangés dans le parc, à une petite distance, pour voir ; et le jardinier, la face benoîte, son râteau à la main, l’agitait doucement à la manière d’une faux, pour inviter les gens à descendre quand ils escaladaient les pelouses et menaçaient les jeunes, corbeilles.

Au bruit de ces applaudissement qui commençaient à témoigner de l’ivresse de la foule, M. Xavier, là-haut dans la chambre, derrière le balcon, regarda sa femme et son fils avec un petit sourire philosophique. À ce moment Samuel Alibert devait sans doute imposer silence aux manifestants et faire signe qu’il allait parler, car on vit d’ici les contremaîtres calmer le délire des ouvriers, d’un geste onctueux de la main. Les chapeaux des femmes se redressèrent, un silence absolu se fit : on allait entendre la réponse des Alibert.

Les châtelains se demandaient ce que pourrait dire Samuel, car, hommes de bien tous les deux par raison, et justes naturellement, jamais les Alibert n’avaient connu