Aller au contenu

Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que les nouveau-nés, le front convexe. Le grand-père hocha la tête. Fanchette, qui se trouvait près du lit, emporta l’enfant et se mit à le manger de baisers.

Élie goûtait un bonheur profond qui confinait au mysticisme. Il ne faisait aucun rêve précis. Il savait qu’il avait un fils, un Martin d’Oyse, voilà tout. Ce petit bonhomme, l’aîné de l’aîné, continuerait bien l’espèce. La famille avait poussé là un beau surgeon, vivace et solide. Encore un qui ferait, le temps venu, sa nuit de noce dans la chambre de Henri IV. Et peut-être que déjà sommeillait en lui l’âme inspirée de Chouchou. S’il avait du génie, le génie littéraire si cher à Élie ! Sait-on jamais, devant le mystère de ces petits enfants ! D’ailleurs les ancêtres répondaient de lui. Pas une tache dans la famille, pas une tare, pas un point douteux. Rien qu’un passé de chevalerie, de noble dilettantisme, d’idées généreuses : un passé tout blanc. Élie savait l’histoire de tous les portraits du salon, il l’apprendrait à son fils, comme son père la lui avait apprise, car la famille est faite des morts plus encore que des vivants.

Le soir, les Alibert firent demander par