Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/289

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les domestiques la permission de venir saluer l’accouchée. Celle-ci se portait bien. Elle était rose et charmante. On autorisa la visite. Ils arrivèrent ensemble de leur pas souple et assourdi, avec le même balancement du corps, et vinrent baiser la main de Cécile. Elle leur dit :

— Si vous saviez le beau petit garçon que j’ai !

— Est-ce qu’on peut le voir ? demanda Frédéric par politesse.

La garde, sur un geste de Cécile, tira l’enfant du berceau, bien qu’endormi. Il s’éveilla et ne pleura point.

— Pauvre petit mignon ! prononça la jeune maman dont le cœur s’amollissait d’heure en heure, quel bon caractère il a déjà !

Élie rayonnait et scrutait anxieusement la physionomie des Alibert pour voir si elle exprimerait de l’admiration. Mais ils restèrent impassibles et dirent seulement ensemble, tant la remarque s’imposait :

— Oh ! c’est vraiment le portrait du grand-père Boniface.

Élie ne broncha pas. À peine ses sourcils eurent-ils un réflexe, et sans protester il se mit à considérer avidement son enfant