Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/302

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à la volée par-dessus leur tête, le pignon de gauche. Un craquement bizarre se fit entendre et une grosse lézarde parcourut la façade qui eut l’air de grimacer douloureusement. Fanchette vit M. Martin d’Oyse passer la main sur ses yeux. Elle se demanda ce qu’il faisait là, si attentif. Puis le souvenir la ressaisit de Cécile disant l’année dernière dans le champ de blé : « Philippe, votre père est ridicule. » C’était à propos de cette maison. M. Martin d’Oyse en défendait la vie mystérieuse comme une valeur supérieure à tous les gains matériels. Et n’était-ce pas là-dessus qu’était venue, entre elle et Philippe, l’horrible dispute qui les avait désunis ? Pourquoi, mon Dieu ! puisque aujourd’hui la mère Natier, dont on respectait si religieusement l’attachement à ces vieilles pierres, s’en était séparée d’elle-même allègrement, bien contente de son nouveau domaine ? C’étaient eux, les Alibert, qui avaient raison. Et Fanchette s’adressait en pensée à Philippe, comme s’il eût pu l’entendre : « Vous voyez, Chouchou, vous voyez. Vous me disiez des choses tragiques : « Lorsque l’usine agrandie s’allongera jusque sur l’ancien potager de la vieille et que les bénéfices doubleront, l’ar-