Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/309

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pas un usage très marqué des salons, mais à qui son passé glorieux tient lieu de tout, et qui vous honore quand il vient chez vous. C’était un conquérant. La châtelaine lui souhaita la bienvenue, ses petites filles l’embrassèrent et on sonna la bonne d’enfant qui apporta le bébé endormi.

— Regardez-le, grand-père, votre arrière-petit-fils, dit Cécile.

Il se pencha ; il devait être ému ; il dit simplement :

— Ah ! ah !

Madame Martin d’Oyse, par raffinement de politesse, lui raconta qu’on avait trouvé que cet enfant lui ressemblait :

— Tant mieux ! répliqua l’aïeul.

Ce mot frappa Élie, non pas comme un propos de vanité échappé par inadvertance à un vieux rustre, mais comme une appréciation due à la sagesse de l’ancêtre. Après tout, est-ce que ce n’était pas un bienfait si ce petit Martin d’Oyse, dernier-né d’une race trop raffinée, s’était emparé, dans le sang maternel, de la force et du rude génie de cet invincible bonhomme ? La loi des alliances est éternelle et nécessaire. Les races doivent s’y soumettre à intervalles. Ce