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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/316

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Sam et Freddy parlaient peu. Au fond, ils pensaient comme le grand-père. Ils se heurtaient ici à un art, à une science, à des raffinements où toute leur supériorité sombrait. Ils sentaient que jamais ils n’apprendraient ce que les Martin d’Oyse paraissaient savoir si naturellement. La maîtresse de maison répliqua simplement :

— C’est de la vieille cuisine française, d’anciennes recettes.

Ces mots les frappèrent. Il y avait là une initiation inaccessible pour eux, des secrets de famille. Et ils restaient graves. Toute la conversation, Cécile en tenait le dé avec son grand-père à qui elle racontait la manifestation des ouvriers de l’usine. Fanchette avait demandé qu’on lui mît le bébé sur les genoux, et, faisant semblant de goûter à tout, ne s’occupait que de l’enfant dont elle raffolait. Grand-papa Boniface la regardait attendri et une association d’idées lui fît dire :

— Moi, je regrette que l’aviateur ne soit pas là.

Il était mis en train par le bon vin. Celui qu’il but après le fromage avait une pointe d’alcool enveloppée d’un velours. Il se sentait content.