Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/323

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Natier tapait des lettres de commande pour les machines qu’on faisait venir dès maintenant dans la certitude qu’avec la prime promise les bâtiments seraient terminés en août.

— Maintenant, disait-elle aux Alibert, je suis pressée de voir les nouveaux ateliers construits, j’en ai la fièvre.

Elle se confiait volontiers à eux. À force de travailler ensemble, d’élaborer, souvent en dehors des Martin d’Oyse, des plans et des projets, ils en étaient venus à une sorte de complicité. Ainsi Marthe était au courant de l’idée qu’avaient eue les Alibert de construire à mi-côte de la vallée des maisons ouvrières. Toute leur philanthropie calculatrice, la forme haute et réfléchie que la sensibilité affectait chez eux, ils s’étaient donné la peine de l’exposer à la secrétaire qui s’en était sentie éblouie. Elle avait pris parti pour eux et commençait à trouver M. Xavier plein de préjugés. Puis la possession du chalet neuf, dont Marthe, devenant petite bourgeoise, goûtait secrètement les charmes, l’attachait aux patrons généreux de qui elle le tenait. Des Martin d’Oyse aux Alibert, il y avait eu un transfert des liens d’antan.