Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

M. Martin d’Oyse dit un jour, au château :

— L’âme de Marthe n’est plus ce qu’elle était autrefois.

— C’était à prévoir, dit la belle Élisabeth. Pour la reconquérir, il faudrait que nous pussions éloigner les Alibert.

— Oui, mais comment, une fois le service rendu, éloigner ceux à qui l’on doit son salut ? pensa tout haut M. Xavier. Jamais, jamais, quoi qu’ils m’imposent et quoi qu’ils fassent, quelque tyranniques et impérieux qu’ils deviennent chez moi, je ne perdrai une seconde le souvenir du jour où ils m’apportèrent si spontanément leur appui.

C’était un soir d’été, dans le parc. Fanchette, dont on voyait l’étroite robe bleue aller et venir nonchalamment derrière les massifs, s’approcha et dit d’une voix singulière :

— Il y a une auto d’ambulance arrêtée devant la grande grille.

Une anxiété instinctive naissait de ces seuls mots. On chercha des yeux le jardinier, pendant que la corne de la voiture lançait un appel pressant. Enfin le valet de chambre apparut ; on l’envoya ouvrir ; Fanchette et madame Martin d’Oyse se lancèrent