Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/333

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ici. Mais cela prouve, Chouchou, qu’ils avaient de ce que nous n’avons pas. Et c’est cette faim, cette voracité de ce qui nous fait défaut qui nous jette à genoux devant la femme de leur race que la nature choisit pour être la mère de notre descendance. Crois-tu que je ne me réjouis pas à penser que mon enfant sera plus complet que moi et possédera les qualités de Cécile ? Cécile m’a fait souffrir souvent. Je l’adore et je mentirais si je disais que je suis pleinement heureux. Elle a trop raillé ma littérature, comme elle dit, et les subtilités de ma race ; elle n’a épousé que, la moitié de moi-même et je me brise le front contre l’impénétrable de son âme, moi qui avais rêvé l’union absolue. Mais je ne puis nier quelle crâne figure cette femme-là fait devant la vie. Peu importe que je souffre parfois, si les Martin d’Oyse qu’elle met au monde réalisent par l’alliance de nos familles un type plus parfait. Suis ton amour. Chouchou : ce n’est pas aveuglément qu’il te conduit à Fanchette. Si tu dois frémir souvent devant le mur qui vous séparera toujours, dis-toi que c’est peu de chose que notre cœur soit mortifié.

Philippe était toujours une blanche statue