Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/345

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enchantement lui avait si longtemps défendue. Il prétendait ne pouvoir faire un pas sans le bras de Fanchette. Elle gardait toujours le regard de ses yeux de glace, mais elle devenait belle comme le jour.

Sam et Freddy dirent à Fanchette :

— Les Martin d’Oyse sont des ingrats. Nous les avons sauvés de la ruine. À la médiocrité de leur filature nous avons substitué la prospérité. Ils sont riches aujourd’hui et c’est notre œuvre. Mais ils veulent nous condamner au rôle d’ouvriers de leur opulence et limiter là notre action. Nous étions venus sans arrière-pensée, pour les aider de toute manière. Il nous semblait intéressant d’apporter à cette ancienne et illustre famille l’appui de notre puissance. Nous agissions de tout cœur, car nous leur avions donné vraiment notre affection. L’argent que nous avons mis dans leur entreprise nous a largement rapporté, mais nous voulions en outre faire du bien dans leur propre domaine. Nous nous figurions qu’ils ne nous en aimeraient que davantage et qu’ils applaudiraient aux vues et aux réalisations dont ils sont incapables, eux, rêveurs. Mais voilà qu’au rebours de ce que