Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/36

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attaque, il est dans son droit. Leur procès est perdu. »

— Mais alors, c’est l’écroulement de tout, dit madame Martin d’Oyse.

— Ah ! dit Élie qui voulait prendre un air détaché, la situation de demain, je l’ai déjà envisagée. Nous ne pouvons pas continuer de vivre ici comme nous vivons, en alimentant cette usine qui est un gouffre. Si nous voulons conserver les Verdelettes, il faudrait trouver un gros capitaliste ou une société industrielle qui nous prissent la filature, car enfin c’est une belle affaire, c’est une jolie affaire qui ne demande qu’à vivre. Rien qu’avec sept ou huit cent mille francs, on la remettrait en train, et avec le double, on arriverait à la plus forte production de fil de la vallée. Eh bien, c’est cela qui s’impose : nous débarrasser de l’usine qui nous mangera.

— Une industrie, fit Chouchou, cela m’a toujours semblé une chose hostile qu’il faut mater. Tout petit, j’ai été le témoin de cette lutte contre l’usine. Celle-ci me paraissait une créature méchante, insatiable, plus forte que nous, et qui finirait par nous avoir. Il me semblait qu’il aurait fallu être des Titans